SpVgg Fürth - FC Nürnberg (Frankenderby)

Vendredi matin. Après une longue semaine de crève dont je commence à peine à voir le bout et un réveil une heure avant l'alarme programmée.

5h15 me voilà en face de mon coloc qui fume sa dernière canne dans le salon, en train d'hésiter fortement à partir. C'est finalement 15 minutes avant l'heure du train que je me décide et me lève en lâchant un simple mais clair "Bon en fait je me casse, à dimanche" à Auguste. Me voilà donc embarqué dans ce périple afin d'assister au fameux derby de la Franconie ou en langue de Goethe "Frankenderby", le derby le plus disputé de l'histoire du foot en Allemagne. En effet nous concernant nous assisterons à la 270ème rencontre opposant le SpVgg Greuther Fürth au FC Nürnberg. Rien que ça.

Après avoir subi quelques pics de Maratona la veille quant à ma capacité à être à l'heure le jour J c'est finalement lui qui arrivera à l'arrache. On embarque donc dans le train, Francis, Marat, mon bloc de glace pour mon angine et moi-même. Commence donc un long voyage  (Sion - Viège - Bâle - Karlsruhe - Nürnberg - Fürth). Arrivé à Fürth on se fait cueillir par Jonas et Iris qui nous baladent jusqu'au marché de la ville où nous retrouvons Fabian, le contact d'Alan. On se dirige vers un pub pour siffler quelques bières en profitant du trajet pour discuter. Circuleront alors un tas de rumeurs farfelues dues à la compréhension en allemand laborieuse de Francis qui nous assurera la présence avec Nürnberg de 100 gars de Metz, 15 du Panathinaikos ainsi qu'un tas de mecs issues des amitiés allemandes de Nürnberg. Après vérification auprès de Fabian plus tard, on se rendra compte que le bon Alan n'a pas pigé un broc de ce que le type lui racontait.

Arrivés au bar, on se descend des binchs, on fout une rouste aux allemands au baby-foot et on file au resto. Après un bon petit plat afghan, nos hôtes nous amènent au pub des mecs de Fürth tenu par un gars qui suit le club. Sur la route, on tombe nez à nez avec une patrouille de 25 mecs, l'ambiance derby est plantée. On arrive dans un charmant pub entièrement décoré aux couleurs du club local. L'omniprésence du trèfle, symbole du club, donne une teinte irlandaise au truc. A l'étage d'en bas près d'une quarantaine de gars des Horidos 2000, le groupe principal de Fürth, boivent des bières, l'étage du dessus est squatté par les mecs du deuxième groupe de Fürth, "Stradevia", même si tout le monde se mélange facilement. Après quelques bières, j'aperçois une machine à sous. Anton, un autre gars rencontré plus tôt me tendra un billet de 5 euros en me disant que c'est mon jour. Je me lance donc dans le jeu qui consiste à appuyer sur un unique bouton et espérer créer des combinaison aléatoirement. Après 6 essais à 20 centimes, je gagne 10 euros ! En tant qu'ancien membre de la très redoutée Section Gitane, je demande naturellement à récupérer mon du !

00h30, on est ko et un peu caisse on se fait raccompagner à notre hôtel après une soirée où nous ne sortirons jamais une pièce.

Le rendez-vous fixé à 8h45 devant notre hôtel, c'est bien évidemment à 8h44 que je me réveille. Je m'habille à la va-vite et sors pour retrouver les gars et Francis. Maratona quant à lui arrivera en retard. On va déjeuner rapidement dans un bar où déjà une équipe est postée. Sur le trajet, les alarmes retentissent, les locaux nous précisent que les alarmes de la ville sonnent pour le derby. Après de bonnes saucisses de bavière pour débuter la journée, nous voilà embarqués dans une visite guidée de Fürth par les points symboliques de la ville. On apprendra d'ailleurs que due à la grande communauté juive à Fürth lors de la deuxième guerre mondiale, la ville sera totalement épargnée des bombardements alliés, ce qui n'est pas le cas de Nürnberg. La ville de Fürth possède donc une architecture d'avant-guerre atypique que sa grande soeur n'a pas.

Fin de la parenthèse historique, on file au resto pour déguster le Schaüferle, spécialité locale composée de viande et de gras. Vient ensuite l'heure du rendez-vous dans les alentours du pub déjà bondés de monde puis cortège jusqu'au stade. Plusieurs centaines de gars présents, quand même costaud et très carré. Arrivée au stade, on se dirige vers le Bunker, un véritable bunker de la deuxième GM comme son nom l'indique, que les groupes ont réussi à négocier et recycler en véritable Maison du Supporter. Au rez, un musée dédié au club, au premier étage un espace bar aux couleurs du club et au dernier étage, les locaux des groupes pour entreposer le matos ainsi qu'un second bar et la salle 420 où tout le monde est défoncé à la ganja. Tout le bâtiment est partagé, mais les groupes détiennent un espace chacun pour stocker le matos.

On file ensuite vers le stade pour rentrer. Gros tifo en préparation, on prend rapidement place dans la tribune. En face, Nürnberg prépare une animation d'envergure. 1 heure avant le coup d'envoi, les mecs de Nürnberg arrivent en masse et rapidement, l'entrée est puissante. S'ensuivent les traditionnels échanges de courtoisie. Début du match, grosse animation du côté de Fürth et craquage.

Sur le terrain c'est un scénario de fou, un penalty loupé du côté des verts et blancs, un but annulé pour Nürnberg et un miraculeux 1-0 à la 92ème minute, explosion dans les tribunes. Fürth arrache donc la victoire face au rival, les joueurs viennent célébrer face à la tribune, certains montent au grillage et lancent des chants, super moment de communion entre fans et joueurs. On sort du stade pour ramener le matos au bunker. Pendant qu'une dizaine de types s'affairent à remiser, les 150 autres attendent dehors dans la rue sans broncher, la rigueur allemande, ça fait rêver.

On rentre en ville et pour notre part on embarque direct dans un taxi direction la gare de Nürnberg pour notre voyage retour qui s'avère déjà laborieux, 6 changements en 10 heures de voyage. Mention spéciale pour la gare d'Augsburg où nous devons attendre une heure et demie. On passera le temps en observant le biotope qui ressemble à un jeu Sims avec des personnages déblocables au cours de la soirée. Seuls les présents peuvent comprendre mais l'atmosphère est clairement lunaire.

Fin du week-end en bref, et le tout sans avoir sorti une tune ! Enorme accueil des mecs de Fürth ! Merci à eux et à bientôt

Perchman